Marthe BIHL

Mamama,
Dans la nuit où tu nous as quitté, nous avons eu un réflexe naturel de nous réunir. Qu’importe que nous soyons endormis ou en sortie, nous avons ressenti le besoin de nous rassembler devant une tasse de tisane, les yeux humides, le cœur lourd.
Les premiers échanges douloureux ont rapidement fait place à des souvenirs.
La tisane justement que nous tenions en main nous a rappelé le broc d’infusion réglisse-menthe que tu aimais partager avec nous, accompagné de biscuits à la cuillère. Nous n’avions presque pas le choix d’en prendre.
Les bonbons Vichy que nous recevions car ils étaient bons pour la digestion. Nous repartions systématiquement avec un « sopalin » rempli de bonbons lorsque nous partions de chez vous.
Ta passion de la terre t’amenait dans le jardin où tu aimais cultiver avec Papapa de beaux légumes dont toi seule avait le secret.

Et les fleurs que tu aimais entretenir, même à Saint Damien lorsque nous sortions nous promener tu nous demandais de t’arrêter devant les géraniums pour nettoyer les branches séchées.
Ton livre « La petite voix » dont tu nous faisais une copie le jour de notre anniversaire. Chacun de nous était noté au crayon dedans.
Tu as vécu une vie avec des joies mais également des difficultés qui te sont toujours restées en mémoire. Tu aimais ces dernières années nous conter ce que vous aviez vécu et ressenti lorsque vous avez dû quitter la maison pendant la guerre. Tu disais que ces souvenirs étaient ancrés dans ta mémoire et qu’ils ne pouvaient pas s’oublier. Ces souvenirs partagés nous permettaient de relativiser nos petites difficultés quotidiennes et profiter de chaque instant. Comme tu le disais « il ne faut jamais dire jamais » tout peut arriver.
Nous avons eu cette chance de pouvoir échanger avec toi sur ces épisodes de vie.

Tu te souciais de ton prochain et faisais preuve d’une générosité naturelle. Tu aimais te préoccuper de nous et n’hésitais pas à nous dire avec des mots très directs parfois le fond de ta pensée. C’était toi, Mamama, une force de caractère dans une petit bout de femme qui pouvait braver tous les défis.
Ce couple que tu formais avec Papapa était si touchant. Le secret était probablement que tu n’hésitais pas à lui dire ce qui ne te plaisait pas. Mais cette douceur et tendresse que vous aviez l’un envers l’autre était remarquable.
Tes petites phrases resteront gravées et nous font aujourd’hui sourire avec nostalgie : quand tu laissais un message tu terminais par « réponse s’il-vous plaît », quand tu parlais des repas à l’hôpital tu nous disais « C’est mangeable », et tu nous permettais de relativiser en disant « ça passe ou ça casse ». Toutes ses petites phrases nous les prononçons en pensant à toi avec beaucoup d’amour.

Tu as été entourée de toute la famille pour t’accompagner dans les difficultés de ces derniers mois et même si pour nous ce n’était pas une contrainte, tu étais très reconnaissante et systématiquement tu nous saluais en disant « merci, merci » avec les mains en prière.
Croyante, tu aimais te recueillir devant la Vierge Marie et avais ton chapelet à portée de main. Tu nous parlais régulièrement de Bernadette Soubirous. Une de ces citations te correspond si bien : « Il faut aimer sans mesure et se dévouer sans compter ».
C’est encore grâce à toi, à tes mots, à tes gestes dont nous nous souviendrons à jamais, qu’aujourd’hui nous trouverons la force de surmonter notre douleur. Tu n’avais pas peur de l’après et relativisais ce moment que nous redoutions tous.
Nous nous évertuons aujourd’hui à respecter et transmettre les belles valeurs qui te caractérisaient comme l’empathie, la générosité, la force de caractère.
Te voilà partie mais ces souvenirs resteront à jamais gravés dans nos mémoires et notre cœur.

Merci pour tout Mamama !

Photos pour ma Maman

Ma maman
Voila quelques jours déjà que je ne te vois plus ...
Tout au long de ta vie , tu as veillé sur la mienne ! Et depuis tout petit déjà :
Je suis né avec 2 mois d'avance " a séva menigua " comme ils disaient dans les année 1960 . C'était quelque chose à cette époque là !... Pas évident qu'il s'en sorte ce p'tit là ... Mais toi bien sur tu t'es occupée de ce petit en lui prodiguant tous les soins et en l’inondant d'amour . et puis le voila , il a grandi ... Je ne me souviens pas de ces moments là ... trop petit ... mais tu as laissé ton empreinte gravée dans ma tête , dans mon cœur ...
Pas facile pour moi de ne plus te voir , te faire un p'tit bisou , d'te défaire ta p'tite queue de cheval malicieusement ...
Tu m'as appris tellement de choses , guidé dans toutes les étapes de ma vie :
Mon boulot , ma famille , mes filles , mes petites filles . A mon tour , je leur ai retransmis toutes Tes valeurs, ce supplément d âme . Et le jardin !... Jamais réussi à faire un potager comme toi ! . Tu savais parler aux gens , mais aussi aux fleurs , à la nature , à la terre . La haut , dans les jardins du paradis , y z' ont bien de la chance les anges qui t entourent ...
Ces derniers mois étaient particulièrement éprouvant pour moi :
Je suis venu te rendre visite à l hôpital de nombreuses fois . J'ai bien vu au fil des jours que tu t affaiblissais . Les médecins , le cardiologue nous disait que ton cœur était extrêmement fragile et que cela relevait du miracle que tu sois encore parmi nous ...
Dans ma pensée , ma maman elle a un petit cœur d'oiseau ... Elle utilise son cœur de petit moineau à 50% pour elle et les autres 50% pour moi , pour me protéger , pour me préparer à son départ ...
Je te laisse ma maman : " ta petite voix " ne me quittera jamais . elle me murmure tous les jours les belles choses de la vie ...
Ton " BIAWALA " comme tu m appelais , te souhaite plein de belles choses .
Je penses à toi ...
Paix à ta très belle et grande âme .

Hommage à Marthe BIHL, née HURTER

Marthe, notre maman, tu es née le 14 juin 1932, dernière d’une fratrie de cinq enfants : Fernand, René tes frères, Jeanne et Berthe — partie trop tôt à l’âge de deux ans —tes sœurs. Tes frères et sœurs avaient entre 18 et 20 ans de plus que toi. Tu es arrivée comme un petit miracle tardif.

Le jour de ta naissance, Emma, la voisine, a sauté sur son vélo pour aller chercher la sage-femme à Munchhouse. Mais tu étais déjà là, pressée de vivre, venue au monde, seule sans aide, déjà déterminée.

Tu as quitté ton corps terrestre le 31 octobre 2025. Veille de la fête de tous les Saints.

Dès ton plus jeune âge, tu as aidé tes parents et tes frères dans les travaux des champs. À cette époque, il n’y avait pas de tracteur, mais Lisetty, votre fidèle jument, qui vous aidait à labourer la terre et à tirer la charrette des moissons. Lors de la 1ère guerre ton papa a été contraint d’aller en Russie.

Quand la guerre de 1939/1945 éclate, tu avais 7 ans. Comme tant d’autres familles alsaciennes, vous avez été évacués vers le Sud-Ouest, entassés dans des trains, jusqu’à Labouheyre, dans les Landes, village qui vous a accueillis.
Ton frère René se battait sur la ligne Maginot. Ton frère Fernand, a été incorporé de force dans la Wehrmacht, sur le front Russe. Ta maman et ta sœur ont travaillé, et ton père a exercé le métier de forgeron dans les Landes.

Au retour un an après à Roggenhouse, la maison était vide. Plus de portes, plus de volets, plus de meubles, plus d’animaux. Tout avait été détruit.

La vie a repris, tant bien que mal. Il fallait se parler uniquement en allemand durant près de 4 ans, en raison de la germanisation forcée.
Dès tes 12 ans, tu t’ai occupé de ton père malade : tu l’aidais à se lever, à manger, à vivre. Il est décédé quand tu avais 14 ans. Dès lors, tu as pris soin de ta mère et de tes frères, jour après jour, année après année, jusqu’à leur dernier souffle. Tu leur as consacré ta jeunesse, ta force, ta vie.

Tu as fréquenté l’école ménagère d’Ensisheim, aux côtés de tes amies Susie, Berthe, Lucie, Marlyse, des liens d’amitié solides, tissés dans la simplicité.

Tu rencontres celui qui deviendra notre papa, Adolphe, au Relais des Bateliers à Roggenhouse. Engagé dans l’Armée de l’Air.
Éric et moi sommes nés en 1960 et 1959. Ta vie devient alors un tourbillon de tâches : préparer les repas pour trois hommes aux horaires décalés, élever deux enfants, veiller sur ta maman alitée, entretenir le jardin, travailler aux champs.

Sophie viendra agrandir la famille dix ans plus tard.

Il fallait une force peu commune, une volonté de fer pour mener cette vie. Et tu l’as fait, sans jamais te plaindre.

Nous avons déménagé à Cernay, puis à Wittenheim. Tu as passé ton permis de conduire et tu l’as obtenu, malgré la barrière de la langue. Une nouvelle preuve de ton courage et de ta détermination.

Chaque jeudi, chaque week-end, chaque période de vacances, nous retournions à Roggenhouse. Tu continuais à t’occuper de tes deux frères restés célibataires, en plus de ta propre famille.

Tu leur préparais les repas de la semaine, lavais leur linge à la main — nous nous souvenons de tes doigts gercés —, tu les accompagnais, les aimais.
Tu leur a consacré plus de 45 années de ta vie, je prends la mesure du travail accompli, car nous tes 3 enfants, nous vous avons accompagnés seulement depuis 1,5 ans.

En 1977, avec l’aide de tes frères et de Robert le frère de notre papa, de tes enfants, vous avez construit de vos mains, notre maison familiale. Tu gérais aussi l’intendance.

Et puis, il y avait ton potager. Tu cultivais tes légumes en suivant le calendrier lunaire, avec une précision et une sagesse presque instinctive. Les récoltes étaient abondantes, et nous en profitions tous — enfants, petits-enfants. Tu avais le don de faire pousser la vie.

Nous te remercions d’avoir accueilli Sophie, Patrick et leurs enfants alors en bas âge, chez vous, durant 2 années, lors de la construction de leur maison.
Tu as soutenu chacun de tes enfants selon ses besoins.

Tu as pris soin de tous tes petits enfants : Alexis, Elise, Louis, Charles, Paul, Virginie et Anaïs.

Merci pour les valeurs que tu nous as transmises, non par des discours, mais par ton exemple. Merci pour tout ce que tu nous as appris, avec patience et humilité.

Tu as vécu une vie de don, une vie de service. Tu as incarné l’amour dans sa forme la plus pure : celui qui se donne sans attendre, qui soigne sans se plaindre.

Il fallait de la force, de la volonté, de la persévérance pour mener cette existence.
Tu as été une femme de courage, une résiliente, jusqu’au bout.

Merci pour ce témoignage d’amour envers notre père, que tu as accompagné jusqu’au bout de tes forces », ton cœur ne savait pas faire autrement.
En parlant de lui, tu disais : « Ihr wässe net, was das esch » — « Vous ne savez pas ce que c’est ».
J’ai compris que tu parlais de l’amour qui unissait vos 2 âmes.

Et aujourd’hui, nous te rendons hommage avec gratitude, avec tendresse, et avec la certitude que ton amour continue de nous accompagner et de nous faire grandir…

Sincères Condoléances

Sincères Condoléances

Hommage à toi, Marthala
Il y a près de trente ans, la vie nous a réunis, peu après que j’aie rencontré ta fille, celle qui est devenue l’amour de ma vie. Dès cet instant, tu t’es donné une mission : celle de nous protéger, de nous guider et de veiller sur nous. Tu as été bien plus qu’une maman et une belle-maman, tu as été une complice, une alliée, une lumière dans nos vies.
Quand nous avons entrepris la construction de notre maison, tu nous as ouvert grand les portes de la tienne. Pendant près de deux ans, tu nous as accueilli avec nos deux enfants, Charles, 4 ans, et Paul, 1 an, avec une générosité sans limites. Tu as partagé nos rêves, nos doutes et nos efforts, et tu as activement contribué à ce projet qui nous tenait tant à cœur. Ces années sous ton toit resteront à jamais gravées dans nos mémoires, comme un symbole de ton amour inconditionnel.
Pendant toutes ces années, jamais un grain de sable n’a perturbé notre relation. Même quand tu me répétais, avec cette insistance qui te caractérisait, de mettre un bonnet pour me protéger du froid ou du soleil, et que je traînais un peu à obéir, tu savais trouver les mots pour me faire sourire. Un simple geste de ma part — « myme du violoniste » — et ton sourire complice me répondait : "Tu te moques de moi !" Mais dans ce sourire partagé, il y avait toute la tendresse du monde.
Ces derniers temps, tu as continué à te préoccuper des autres avant de penser à toi. Toujours attentive au bien-être de ceux que tu aimais, tu cherchais sans relâche les meilleures recommandations pour la santé et le bonheur de ma famille, de mes parents, de mon frère, de ma sœur et de tous tes proches. Ton cœur était immense, et ton dévouement, sans limites.
Les derniers mois ont été marqués par des moments simples, mais précieux : participer à la préparation de vos repas, partager quelques cuillères à soupe le soir avec toi et Adolphe, en compagnie d’Éric. Ces instants de complicité, de rires et de tendresse resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Ce furent des cadeaux inestimables.
Aujourd’hui, tu es partie, mais tu restes cette petite lumière qui éclaire nos vies. Tu continues de vivre dans nos cœurs, dans nos souvenirs et dans l’amour que nous te portons.
Repose en paix, Marthala. Merci pour tout.

En remerciement au Père Didier,
Nous vous remercions d'avoir célébré la cérémonie des funérailles de ma chère épouse, notre chère mère, Marthe BIHL.
Ce fut une belle cérémonie, à cette image, où le visible et son reflet dans l'insisible se rejoignent.

Voici quelques photos de notre maman adorée. Des instants de bonheur et de complicité partagés en famille. Ces photos ne capturent qu’une infime partie de tout ce qu’elle a été pour nous : une source d’amour, de force et de lumière. Elle reste et restera à jamais vivante dans nos cœurs et dans chacun de ces sourires.
Merci maman pour tout ce que tu nous as apporté, l’amour, la joie et la bienveillance qu’elle a semés autour d’elle (tout comme son magnifique jardin, de roses, de lys et d’hortensias).
Merci pour toutes ces valeurs transmises pour ton exemple et pour ton amour éternel. Maman je t’aime